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 Ξ Fenêtre sur une association
Un grain d’humanisme dans le désert de la souffrance humaine extrême
Par Mahiout MERHAB et Ourdia DJAOUT

A peine rentrés dans les locaux de l’association El Fedjr à Tizi-Ouzou que madame Oucherif nous demande avec une infinie délicatesse si nous ne sommes pas une famille d’un malade venue rechercher aide ou réconfort, souvent les deux. Nous la sentons soulagée par l’objet de notre visite, ce qui en dit long sur le dévouement et le dénuement de cette association qui ne sait pas dire non à un malade quelle que soit la situation.       

L’association d’aide aux personnes atteintes du cancer El Fedjr a vu le jour 02 septembre 1989. Son but: apporter aide et assistance aux malades atteints du cancer.
 El Fedjr active à travers le territoire national, avec des comités et bureaux à Blida, Tiaret, Oran, Constantine et bien sur Tizi Ouzou.
Le bureau de Tizi Ouzou a été ouvert le 11 février 1993 à l’initiative du bureau national et à la demande d’adhérents, eux aussi malades de la région.
Présidée par madame Gueznaoui, El Fedjr de Tizi Ouzou compte 500 adhérents bénévoles, composés essentiellement de médecins, infirmier(e)s, assistant(e)s social(e)s et autres bénévoles. Le tout formant un collectif d’un dynamisme et d’un dévouement hors du commun. 
En plus de l’aide « classique » qu’elle apporte aux malades, El Fedjr de Tizi Ouzou doit faire face à la propension de certains malades d’abonner leur soin et certaines familles de retirer leurs malades du circuit thérapeutiques pour les couvrir d’un voile pudique. Le cancer continue malheureusement à être une maladie taboue dans beaucoup de régions du pays. C’est d’ailleurs la première difficulté qu’énumérera Mme Oucherif lorsque nous lui posons la question des problèmes rencontrés. Elle insistera sur « les efforts qu’il faut faire pour amener certains malades à reprendre leurs traitements et convaincre quelques familles réticentes que le cancer n’est pas une fatalité. »  

Au chapitre des activités régulières, Mme Oucherif évoque l’aide morale et matérielle aux malades, dont la distribution des médicaments, l’assistance et l’orientation, le suivi des malades en thérapies longues (chimio et radio thérapies) …. 
Mais la colonne vertébrale du travail d’El Fedjr reste la prévention et la sensibilisation. Et ce à travers des portes ouvertes, des campagnes de vulgarisation (dans les Lycées par exemple) et de dépistage (cancer du sein, du col de l’utérus, du colon…). Son slogan: « Nous sommes tous cancer (nés), donc concernés ». Tout un programme.           

Coté moyens, El Fedjr vit essentiellement de quelques subventions des autorités (APC, APW) mais surtout les dons de nombreux anonymes et des médecins et cliniques privés ainsi que le formidable soutien du personnel du CHU de Tizi Ouzou.
C’est sans doute ce qui lui permet de faire face à la demande de plus ne plus nombreuse. « Plus de 500 malades ont eu recours à nous » dira Mme Oucherif.
 
Avec très peu de moyens et beaucoup de volonté, El Fedjr est devenue un partenaire incontournable en matière d’aide et de soutien aux malades atteints du cancer. « Le malade a deux familles: celle dont il est issu et nous » nous dira Mme Oucherif avec un brin de fierté et beaucoup d’émotions. 
Voilà sans doute une association qui mérite aide et encouragement. Au lieu de subventionner des associations qui brillent par leur absence sur le terrain, le pouvoir serait mieux inspiré de regarder du coté d’El Fedjr et des autres associations qui sont d’une réelle utilité public.

Bravo pour l’équipe d’El Fedjr de Tizi Ouzou. Chapeau bas et bonne continuation.
 
© RANAHNA.DZ
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